
Il lui tenait la main quand ils entrèrent tous les deux dans le cimetière. Dans son regard, on ne pouvait rien lire…Il ne pouvait rien lire. Il avait juste décidé de l’accompagner. Il avait acheté des fleurs de lys, les déposa sur le tombeau d’un geste indécis et la prit dans ses bras.
-Je promets que je prendrai soin d’elle comme tu l’as si bien fait. Je promets que tu seras toujours parmi nous, je promets ma vie et je donnerai ma vie pour qu’elle ait toujours le sourire. Ce même sourire que tu t’es promis de ne jamais lui enlever.
Il chuchota à son oreille : « Mon ange, je t’attends dans la voiture »
De ses yeux coulèrent deux petites larmes, dans son regard on pouvait maintenant lire à la fois la paix, le bonheur, le chagrin, la douleur… mais avec un sourire qui ornait son doux visage.
-C’est lui… Je t’avais promis de te le montrer si un jour je le trouvais. J’ai eu si peur, j’ai longtemps réfléchi et j’ai beaucoup pensé à toi. Tu m’as tellement manqué tu sais… et j’avais besoin de tes conseils, j’avais besoin que tu me conseilles, que tu me dises si c’est le bon ou pas…si tu es d’accord ou pas…enfin si je devrais ou pas.
Il est tout ce dont j’ai besoin. Il est mon protecteur, il est mon ange gardien. Je suis devenue si fragile tu sais...Oui j’imagine que tu le sais. Il est mon catalyseur, celui qui me pousse vers l’avant. Il me rend meilleure…Je sais, j’ai encore si peur. Peur de n’avancer qu’accompagnée, peur de lui, de toi, de tes souvenirs, de mes souvenirs…J’ai toujours peur de ne pouvoir embarquer toute seule, de ne point faire de différence entre tribord et bâbord et j’ai besoin de quelqu’un pour avancer.
J’aimerai que tu puisses m’entendre aujourd’hui, que tu me vois sourire, même si mon sourire n’est pas complet parce que tout simplement tu n’es pas à mes côtés.
Il est un homme hors du commun qui a su comment prendre l’être sensible et mélancolique en moi et qui m’a donné toute la liberté et tout le temps dont j’ai et j’aurai besoin. Et combien même parfois j’ai du mal à me laisser aller, que j’ai peur de m’être transformée en cette femme réfléchie et parfois insensible, je le sens tout près de moi, je le sens…je le sens…je le sens…
Je revois le jour où tu es parti comme si c’était hier…Je ressens encore ta dernière respiration près de mon cou, tes derniers mots, tes yeux qui me regardaient et qui m’obligeaient à sourire jusqu’à ton dernier souffle pour que tu partes paisiblement. Je me rappelle encore ton « je t’aime » et ton « souris moi mon ange »
Tu m’as tellement manqué, et tu me manques encore…Je suis venue te dire que j’avance et que j’aimerai que tu sois fier de moi. Que je reprendrai ma passion, que mes œuvres te seront dédiées, que j’aimerai à nouveau, que je serai passionnée comme je l’ai été avec toi, que je vivrai ce bonheur pour moi mais aussi pour toi parce que tu es parti trop tôt. Je suis surtout venue te dire que c’est avec lui que je compte faire tout ça.
Repose en paix
Quand elle sortit, il était dans la voiture comme il avait dit. Il avait gardé une fleur pour elle. Il l’embrassa sur le front. Elle sourit.
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