dimanche 31 mai 2009

Moi...m'emmerde


Je m'emmerde, je me fais chier...plus d'inspi...me sens nulle...pas de réponse à mes questions...suis schizophrène...un jour je ris, un jour je pleure...du rire au larmes tout est facile et si compliqué à la fois...
Moi, aimerais tout recommencer
Moi, aimerais tout trouver

Moi, aimerais un pti coup d'oeil sur le futur

Moi, aimerais devenir, plus gentille et moins gentille (dépends des circonstances) , moins rigide, moins conne, moins agressive, ...

Moi, aimerai être plus forte que je ne le suis déjà
Moi, aimerais réaliser au moins l'un de mes rêves...est ce trop demandé?? béhi un seul promis, je ferai une sélection, mais donnez moi droit à au moins un :((

vendredi 1 mai 2009

Vis dans sa peau (fin)

J’arrêterais bien l’histoire là si je savais qu’il y avait le moindre espoir de la ramener dans ma vie un jour. Mais le temps était notre troisième acteur dans cette belle comédie sentimentale dramatique. Oui, notre histoire je la voyais bien commencer en comédie sentimentale, le rire en fond musical. Et les larmes ponctueraient le nœud du film, en dessineraient la fin. Je la voyais partir et s’éloigner chaque jour un petit peu plus…Je la sentais revenir vers moi de plus belle certains jours, je l’entendais me crier je t’aime mais ressentais cette rancœur dans son regard des fois…et moi j’étais le même. Je ne changeais pas. Je ne réagissais pas. J’étais juste là pour accueillir ses excès d’émotions. Je la voyais petit à petit se transformer en personnage excentrique, excessif. Elle cherchait sa place dans ma vie, et je refusais de la lui donner. Malgré tout je n’ai jamais hésité à être là quand elle avait besoin de moi. Au fait, je voulais la guider de loin, sans qu’elle ne pénètre vraiment ma vie, sans qu’elle ne soit indispensable. Et pourtant, et sans que je le sache, elle l’était, plus que n’importe qui, plus que n’importe quoi. L’histoire se transformait petit à petit, et je me voyais détruire sa personnalité, elle qui tentait d’affirmer la mienne. Le jeu s’inversait et les règles lui échappaient.

Elle resta toute fois près de moi mais décida de vivre ses rêves à deux, seule. Elle écoutait sa musique toute seule, tout en étant dans mes bras. Elle partait au cinéma sans moi. Je la rejoignais seulement à la fin du film et je contemplais les traces de larmes séchées sur sa peau, tandis qu’elle me racontait sa séance. Elle veillait tard le soir, à lire des livres et à gribouiller tout près de mon corps assoupi. Elle traçait sa vie professionnelle sans prendre mon avis. Elle s’accrochait à son travail comme on s’attache à un dernier espoir. Que fallait il de plus à un homme comme moi, pour entendre ces cris de douleur ?

Puis elle partit une première, puis une deuxième, puis une troisième fois…parfois elle s’en allait dans la douleur, parfois en larmes, d’autres en silence. Et je ne bougeais pas, ne réagissais pas, la tristesse me consumait de l’intérieur, mais une force me rattachait à mon fauteuil. Ce n’était même pas la fierté. C’était peut être ce qu’elle appelait lâcheté. C’était peut être ce que j’appelais moi peur par amour. Mais aujourd’hui je peux presque y voir plus clair, aujourd’hui j’arrive à comprendre les raisons qui m’ont poussé à agir ainsi. Cela ne légitimisme pas pour autant mon attitude. Au contraire, cela ne fait qu’augmenter le poids de la culpabilité, et surtout celui des regrets. Je me suis juste rendu compte que j’étais cette personne carrée, simple et simpliste et rien ne pouvait changer ça. Mon voyage avec elle était des plus magnifiques, mais je n’avais pas son courage à elle pour le continuer à vie.

La vie avec elle était comme un saut dans le vide quotidien, l’impression de ne pas savoir de quoi sera faite ta journée. Une énorme contradiction entre le fait d’avoir à côté de soi quelqu’un qu’on connaît si bien, sur le bout des doigts et de finalement être toujours surpris. Ma peur était celle de ne pouvoir jamais arriver à la dompter, celle de me rendre à l’évidence qu’elle m’appartenait, mais qu’elle était changeante. Ma déception fut celle de découvrir une triste vérité : j’étais finalement conditionné par les convenances

Puis elle a sombré, et si vous saviez combien je m’en veux, d’avoir assisté à sa dérive sans rien faire.

C’est là qu’elle partit une dernière fois, sans prévenir. J’attendais qu’elle revienne comme à son habitude. Mais elle était déjà bien loin. Je continuais à lui envoyer des lettres auxquelles elle ne répondait jamais. Je n’étais même pas sur qu’elle les recevait. J’appris qu’elle fréquentait beaucoup d’hommes successivement. Je n’avais pas vraiment cherché à connaître la nature de leurs relations. Mais j’étais sur qu’elle ne les aimait pas. Ou plutôt j’essayais de me convaincre de cela. Parfois, j’en croisais l’un d’eux au hasard dans une soirée chez des amis, ou dans un pub. Je les reconnaissais parce que quand ils parlaient de cette belle femme imposante, impulsive, et surprenante mais qui les rendaient fous par sa distance, je la reconnaissais. Je reconnaissais ma femme. Je reconnaissais sa description, ses yeux, sa bouche, son menton, tout son corps…mais j’avais parfois du mal à reconnaître celle qu’on disait glaciale, sans scrupules, celle dont le monde serait mystérieux et inaccessible.

Je la revis un soir de printemps, à Paris. Il devait être 11h du soir. Elle était assise à la terrasse d’un bar resto de l’île Saint-Louis, seule. Elle fumait une cigarette, le regard distrait et les yeux remplis de larmes. Elle ne me vit pas et je ne voulus pas la perturber à mon tour. Mais le barman, que je retournais voir, me parla d’elle : ‘C’est une jeune demoiselle charmante et douce. Elle vient ici presque deux fois par semaine. Elle commande toujours la même chose, du vin blanc. Elle reste une heure ou deux, puis s’en va. Je ne sais pas ce qui la rend si triste mais je la vois pleurer souvent.’

Je décidai alors d’écrire une dernière lettre à ma femme que je donnai au barman, la seule qu’elle aura lue parmi les dizaines que j’avais écrites :

‘Ton ombre flotte encore dans ma tête, elle ne me quitte plus, imprécise mais toujours présente. Une ombre froide, qui me rappelle les soirées d’hiver passées ensemble. Ce sont ces moments là qui ont marqué mon esprit, mon cœur, ma vie, notre relation.

Je te voyais instable, toujours à la recherche d’une forte direction, qui fixerait tes pensées. Peut être ce besoin crée il en moi l’envie d’être cette infaillible boussole ce soir, ce point fixe. Un grand amour ne suffit pas à attacher l’être qu’on aime, si on ne sait remplir toute la vie de l’autre d’une richesse sans cesse renouvelée.

Peut être que je me suis posé trop de questions. Peut être que j’ai eu peur de sauter dans le vide. Mais si c’est en tenant ta main, je serais bien tenté de le faire aujourd’hui.

Je t’aime encore si fort.’

Elle ne répondit jamais à ma lettre, même si je la vis la lire de loin.