vendredi 17 avril 2009

Vis dans sa peau (nouveau récit)


Je me souviens encore d’elle. Je l’ai en tête et en chaire, je l’ai en images, floue, claire, obscure, rayonnante.... je l’ai toujours en musique, douce et traversante, comme elle m’avait traversé pendant un an, comme elle est entrée dans ma vie un jour de pluie et de tempête intense. J’ignore encore aujourd’hui, si c’est le destin qui a provoqué notre rencontre ou si c’est elle. Elle est tellement douée parfois à faire des miracles que je lui accorderais bien celui là. Je n’ai jamais été attiré par les femmes de ce genre. Vous savez, je suis plutôt du style à apprécier les beautés à la fois simples et criantes…les femmes sexy qui s’habillent et bougent afin de mettre leurs atouts féminins en valeur. Les femmes que vous invitez à sortir pour rendre jaloux les autres hommes. Sexy, elle l’était mais différemment des autres, à sa manière, à sa façon. Sa féminité, elle la dévoilait par son regard, par sa voix douce et sensuelle à la fois, par sa façon de n’être ni femme ni enfant, d’être les deux à la fois et parfois même homme au besoin. Elle était belle, mais je ne saurais décrire cette beauté. Je vous induirai en erreur si je vous disais qu’elle avait une belle âme, vous croirez qu’elle n’est pas jolie. C’est tout juste le contraire… Elle était d’une beauté incroyable. Mais son esprit et son âme dégageaient quelque chose d’ensorcelant…une présence, un aura, de ceux qui vous transportent loin au premier regard. Et c’est ce qui était arrivé la première fois que je l’ai vu entrer dans mon bureau. Elle était mouillée par la pluie. Elle prit la peine de s’excuser pour son état, puis se posa directement sur la chaise et me lança : « Je suis vraiment pressée, parce que je dois aller chercher une amie à l’aéroport dans vingt minutes et je dois impérativement commencer des changements dans une ancienne maison pour ma sœur sinon elle me tue. »

Elle sortit de son gros sac des photos, du papier, des crayons et se mit à faire de petits dessins. Je la regardai faire quelques minutes, et finis par lui dire : « Voici mon numéro de mobile, allez chercher votre amie et dès que vous aurez du temps libre en fin de journée ou même en début de soirée, je serai disponible pour voir avec vous votre projet. »

Elle était contente. Elle souriait…Ce magnifique sourire qui n’avait plus quitté ma mémoire depuis.

J’ai pris le temps de la connaître, mais c’est surtout elle qui a pris le temps de me faire connaître à moi-même. Elle venait souvent me voir en fin de journée, fermait les portes et mettait de la musique à fond sur mon pc et m’invitait à danser. ’Ca aide à apprivoiser les lieux du travail et à avoir un autre regard sur l’espace qui nous conditionne à toutes ces tâches’

Ce fut la première chose que j’appris avec elle et le déclenchement de tant d’autres.

Assis sur mes genoux je lui avais dit un jour que quelque chose brûlait en moi, aujourd’hui cette brûlure me fait mal, au point ou elle finira par me tuer, avant d’avoir tué cette envie de la rendre heureuse. Je vivais pour ça...Comment a elle réussi à chambouler autant ma vie ?

Dans ma vie, je suis quelqu’un d’assez organisé et carré, pas très original certes, mais je ne suis pas rabat joie, j’aime faire la fête aussi. Au fait, je suis même quelqu’un qui sort beaucoup, qui a beaucoup d’amis. La fête, je l’ai redécouverte grâce à elle. Et surtout la fête à deux… mais ce que j’adorais en elle, c’était cette façon qu’elle avait de rendre ma vie semblable à celle d’un personnage d’un film…un Mickey Rourke dans 9 semaines et demi, mais je n’étais pas aussi pervers que lui, je ne poussais jamais le jeu bien loin. Elle, elle adorait le faire par contre. Je me souviens encore de ce fameux ‘Take off your dress…yes, yes, yes…’ un soir de clair de lune, dans mon balcon, la musique à fond, les voisins partis en vacances et ce corps déchainé qui se trémoussait dans la pénombre. Elle me rendait fou par son corps, et aucun homme qui aurait vu ce que j’ai vu n’oserait dire le contraire. Je me retiendrais de crier : ‘u gave me reaon to live, u gave me reason to live…’ si elle était encore là.

Elle adorait créer le moment comme elle le disait. De n’importe quelle heure de la journée et aussi banale soit elle, elle en faisait de la magie. De l’attente pour payer une facture, elle pouvait en faire un jeu. Du diner à deux, elle créait l’interaction. De la corvée d’un invité lourd, elle en jouait le diner de cons. Du shopping que je déteste tant, elle en sortait un nouveau jeu de fantasmes à réaliser. Ma tête ne cesse de passer et repasser en boucle le film de ses hanches bougeant sur la piste à grande vitesse…’elle mettait le feu’ là où elle passait, ou plutôt là ou elle dansait. Et j’aimais l’accompagner les samedis soir dans les clubs. Elle m’a entrainé dans ce monde que j’appréhendais, celui de la danse et de la musique…Toute la musique. L’art dans toute sa splendeur, des concertos de piano à quatre mains, du classique, de la bossa nova, du reg atone, du Jazz classique, du blues, de l’opéra…le tour du monde en musique. Et aujourd’hui, je pense à elle presque à chaque titre que je mets dans ma voiture en allant au travail le matin. Tous mes CD lui sont dédiés, toute la musique que j’aime (non elle ne vient pas du blues… elle vient d’elle). Je pense encore à elle, quand je me lève tôt, à 5h du matin pour accompagner un ami à l’aéroport…Je mets Dutronc en me délectant du croissant pur beurre de la pâtisserie parisienne. Je pense encore à elle quand j’ai un coup de cœur pour la libertad de pep’s et n’ai qu’une seule envie, c’est de lui dire : ‘écoute, je suis sure que tu vas adorer’…

Ces matins là, sa voix résonnait dans ma tête, et à coup de lettres maladroites je noyais mon chagrin en osant espérer qu’un jour elle les lirait tous, comme ça en vrac, par dizaines, par milliers et qu’elle se laisserait balancer dans mes bras, se prendrait à mon cou comme elle le faisait autrefois.

« Ce matin, le son de ta voix résonnait dans ma tête, tu parlais de tes rêves et de tes désires;
Moi à tes cotés; j'avais la tête ailleurs; je pensais à beaucoup de choses à la fois; appartement, boulot, famille, argent, amour ...Toi tu étais à moi; tu étais acquise.
Un coup de frein était en vain pour échapper à cet accident, mes soucis m'ont aveuglé, je n'ai pas eu le temps de réaliser l'importance du bonheur dans lequel tu me noyais.
Sur un lit blanc qui sentait l'alcool, j'ai ouvert les yeux et toi seule me manquait. C’est seulement à ce moment là que j'ai réalisé, que pendant un an, j'ai eu peur de ne pas savoir t'entrainer au bout de tes rêves et de tes délires, peur de ne pas pouvoir les réaliser pour toi, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être finalement l'homme que tu attendais. Cette peur plurielle m'a accablé et m'a poussé à réagir comme je l'ai fais, tu disais par lâcheté, je dirais par amour ...
J'ai renoncé, et si tu savais comme je m'en veux... »

Des dizaines de lettres, je vous dis…tous dans un tiroir, sur du papier volant et parfois bien fichés et archivés dans mon nouveau blackberry. Le jeu en valait-il la chandelle ?

Rencontre sur agenda (part five)

Mercredi 10 Septembre- 21h46

« Je suis juste devant chez toi, tu m’inviterais à monter ? »
Sender : +216 24 235 413
Received : 21 :48 :12
10-09-2008

Elle ouvrit la porte, il était juste devant chez elle, la regardant. Sans trop oser monter les marches de l’escalier.
- Viens
Il avança vers elle, entra dans la grande demeure. Tout était bien rangé. Et toute la maison respirait une odeur fraîche…tout dans le raffiné…tout comme il aimait, tout à proximité, tout comme il l’avait prévu et elle semblait assez confuse ou troublée par sa présence. Cela ne faisait qu’augmenter son désir pour elle.
Elle mit une musique de fond, s’assit à côté de lui et le regarda droit dans les yeux.
-Vous êtes venu chercher quoi au juste ?

Mercredi 10 Septembre- 22h00

Sa main caressait sa nuque, son regard plongeait dans sa peau et sa bouche soufflait des syllabes au creux de son oreille. Elle voulait s’éloigner, se détacher de ce corps, courir, fuir, partir…elle savait tout le mal qu’elle causait…mais elle ne pouvait le faire. Elle devenait prisonnière de ces yeux…

Mercredi 10 Septembre- 22h00

Sa main plongeait dans sa chevelure, ses yeux l’observaient profondément et sa bouche parcourait son visage essoufflée. Il aurait souhaité pouvoir s’éloigner, se détacher de ce corps, courir, fuir, revenir en arrière, tout arrêter…il savait à l’avance tout le mal qu’il allait lui causer…mais il était déjà engagée. Beaucoup d’enjeux…trop tard pour reculer.

Jeudi 18 septembre- 16h20
« Angelo, où es tu bon sang ? Il n’y a qu’à toi que je peux avouer mes faiblesses, qu’à toi que je peux dire mes pêchers…j’ai pêché mon Angelo, j’ai succombé à la grande tentation, à la folie de la passion, au désir de la peau, du toucher…Devrais-je tout avouer ? A ton avis mon Angelo, je dois le retrouver dans quelques jours et retrouver ma vie normale, mes cours de théâtre et de danse, mon 13/14 quotidien et mon diner-soirée…On parlera affaires, il me donnera les papiers à signer, il me montrera les nouvelles têtes à embaucher…je m’en fouterai royalement…sauf que là, c’est à un autre que je penserai la nuit. Alors Angelo ? On le fait …? Tu sais que j’ai toujours voulu le faire. Je n’attendais que le bon déclic pour ça. Avoue qu’on ne peut rêver mieux question déclic, doux, sensuel, déroutant… Bon tu n’es pas là…J’espère que tu es entre de bonnes mains en tout cas, qu’il ou elle te nourrit de la magie des mots de temps à autre. »

dimanche 12 avril 2009

Rencontre sur agenda (part four)

Vendredi 5 Septembre- 16h17

Elle marchait dans les grandes rues de Mohamed V, ipod dans les oreilles. U2 à fond les tympans…elle adorait marcher dans les grands boulevards de Tunis sans être dérangée. Aucun bruit pour l’atteindre. L’entretien qu’elle venait de passer avec le client était assez satisfaisant et concluant. « Je suis motorisée, merci. » Lui dit-elle quand il proposa de la raccompagner. En vérité, elle avait sa BM série 1 qu’elle utilisait rarement, surtout en ville. Elle détestait les heures de pointes, les embouteillages, les crénos, les feux, les policiers, les sourires bêtes des automobilistes qui passent à ses côtés, et les parkings mal faits de Tunis, où elle ne trouvait presque jamais de place. Elle préférait seulement marcher et admirer les palmiers tout au long de l’avenue. Seulement quand il commençait à pleuvoir, c’était moins pratique. « Tout beau, tout romantique…mais tellement salissant »
La pluie devenait de plus en plus torrentielle, les taxis se faisaient de plus en plus rares et les automobilistes qui s’arrêtaient habituellement pour présenter leur loyaux services de chauffeurs avaient tout à coup disparus…sauf un. Un automobiliste qui s’était arrêté à quelques mètres…
-Monte, tu vas prendre froid
Deux mois plus tard, il refaisait surface, dans sa belle voiture, tout clinquant, tout pimpant, juste devant elle, toute mouillée, toute fragile.
-Pourquoi, tu ne m’as pas appelé ?
-Pourquoi, toi, tu ne m’as pas appelé ?
-Non, je veux dire là, sous la pluie, pas de taxis, pas de voiture…pourquoi tu ne m’as pas appelé. Je serai venu te chercher avec plaisir, tu le sais.
-Oui, ça fait juste deux mois qu’on ne s’est pas, mais tu es la première personne que j’avais en tête quand il a commencé à pleuvoir
-Merci, cela me va droit au cœur
-Non, ce n’est pas ce que je voulais dire…mais enfin…tu me comprends…je m’excuse
Il la regardait à travers le rétroviseur, comme lui seul pouvait le faire. Elle était juste à côté de lui, mais il préférait voler son regard dans le petit miroir. Cela la déstabilisait au plus haut point. Elle recoiffa sa chevelure toute mouillée, esquivait ce petit regard, mais ne pouvait s’empêcher de lancer quelques coup d’œil fugitifs de temps à autre. Elle avait de plus en plus chaud à ses côtés. Elle enleva le gilet qui couvrait ses bras bronzés timidement. Il sourit.
Il s’arrêta juste devant chez elle.
-Tu sais où j’habite ?
Il tendit sa main comme pour prendre son gilet sur le siège arrière et rapprocha son visage d’elle. Leur lèvres se touchèrent un instant furtif, mais il éloigna tout de suite son visage d’elle.
-Rentre bien.

My diaries (from 2008 to 2009)


Un rendez-vous, un seul et après??


Une autre journée sur Paris où il pleut. Décidément avant mon départ, c’est comme si c’était fait exprès. Et toujours le même tableau : moi une tasse de café à la main regardant par la fenêtre, mon lap top ouvert sur sa page Word et de la musique selon l’inspiration du moment. Bon j’exagère un peu, ici la pluie n’a jamais été un frein pour sortir, ni le froid d’ailleurs, sinon on resterait chez soi 7 mois par an. C’est plutôt que j’aime rester de temps en temps seule. J’aime écouter « New York state of mind » alors que je suis à Paris, et j’aime écrire des petites histoires sur des jeunes femmes qui en grillent une parce que j’ai arrêté de fumer. J’aime aussi réfléchir ma personne. Et réellement elle m’intrigue…J’ai de réels doutes quant à la théorie du masochisme. J’avais longtemps cru à celle du pessimisme, mais j’ai découvert récemment que je ne l’étais pas, que bien au contraire j’étais quelqu’un de très optimiste et …masochiste. Oui, ben il fallait bien quelque chose pour expliquer tout ça…et par tout ça je veux dire toutes les conneries que je fais et refais. Je me rappelle qu’il ya plus d’une semaine, j’étais sortie pour rejoindre des amis à Bastille. J’étais dans le métro et un jeune homme était assis en face de moi. Il était pas mal, grand de taille, brun au teint mat. On est descendu à la même station, pris la même correspondance. Je marchais derrière lui, et on n’entendait que l’écho du bruit de mes talons. La station était pratiquement déserte, ce qui me semblait déjà assez bizarre. Il se retourna : « arrêtez de me suivre mademoiselle, je suis marié, vous allez me créez des problèmes » Je ne pus qu’éclater de rire…c’était la première fois qu’on me la faisait celle là. C’était très clair que c’était une phrase toute faite, une technique de drague bien rodée, mais dans les circonstances, il l’avait bien utilisé. « On prend juste la même direction, respirez monsieur » ai-je répondu avec un petit sourire. -Des origines asiatiques ? - Non, mais on me dit souvent ça, c’est peut être mes yeux. -c’est sur, maghrébine. -Tout à fait et fière de l’être. Tunisienne. -Oh M#### ! Le peuple que je déteste le plus…que des profiteurs…pourquoi fallait-il que je tombe sur une aussi jolie demoiselle qui soit tunisienne. -Pour vous montrer que finalement ils ne sont pas aussi mauvais que vous le pensez. Et vous ? De quelle origine ? On était presque arrivé à destination, j’essayais de le convaincre que le peuple tunisien avait ses qualités et ses défauts et qu’il comptait parmi ses plus de dix millions d’habitants des gentils, des intelligents, des grands cœurs et des grands hommes. C’est à ce moment là, et après une longue tirade digne d’un speech politique, qu’il me sortit une phrase du genre : « je sais tout ça puisque j’en suis un et que mon pays c’est mon amour » C’était la deuxième fois que je riais en moins de dix minutes. On a un peu discuté à la sortie du métro, je lui ai dis que je rejoignais mes amis. Il m’a donné son numéro et m’a lancé : « si jamais tu t’ennuies, si jamais tu finis tôt, si jamais demain, si jamais après demain… » Je ne sais pas si j’aurais du l’appeler. Il faut croire que je ne suis pas habituée à ce genre de rencontres. Même si ici, c’est comme ça que ça marche il parait. Je suis restée dans mon ancien mode d’emploi. Celui ou on apprend à connaître une personne avant de sortir boire un café avec elle, celui ou on fait des rencontres à travers des amis. Je reste pourtant quelqu’un de très sociable et ouvert à toute discussion…sans plus. J’avoue que cette rencontre n’était pas agressive. (Par agressive je qualifie tous ces moyens de drague qu’utilisent les jeunes dans les rues, cafés, bars… quand ils te balancent comme une bombe qui t’explose en pleine figure combien tu les intéresses et à quel point ils aimeraient te revoir) Et pourtant je me suis sentie bousculée. J’essai depuis plus d’une semaine de comprendre pourquoi. Pas parce que ce jeune homme m’intéressait tellement (enfin un peu), mais plutôt parce qu’il pourrait être quelqu’un de bien, qu’il pourrait me plaire, mais que je refuse d’essayer. Parce que jusque là, je croyais que je refusais les rendez-vous proposés sous prétexte que la personne ne me correspondaient pas dès le départ, mais là j’ai jugé de ça en dix minutes. Cette fois je me suis surpassée. Et depuis quelques 9 mois, c’est la troisième fois qu’on me reproche ça, de juger vite, ou plutôt de ne pas donner le temps au temps, de ne pas prendre ce temps pour vivre un petit moment à deux. J’avoue que dans tout ça il y’a cette grande partie de masochisme que j’ai cité au tout début, parce que j’aime voir, revoir et discuter avec les hommes qui ont comptés dans ma vie… ceux qui m’ont fait pleuré, ceux qui m’ont fait rire mais surtout souffrir et parfois même je me suffis d’eux. Mais il y a surtout ce côté que j’ai compris récemment, par ces jours de pluie à Paris, with my « Paris state of mind »… Je crois que j’ai surtout peur de foirer à nouveau…

My diaries (from 2008 to 2009)


Saison des amours 2008

J’adore la saison estivale à Tunis. Cela rime toujours avec plage, soleil, sorties, rencontres furtives, soirées nocturnes avec les copines dans mon balcon jusqu’au petit matin…décortication de nos vies, philosophie autour d’un café turc, on s’amuse à lire dans les lignes du ‘fenjen’, on regarde des films à l’eau de rose avec paquets de chips à portée de main…j’aime ce farniente et je dois dire que cela me manque beaucoup ici. Quand je regarde par ma fenêtre et que je vois que le samedi 5 juillet 2008 à 10h du mat il pleut des cordes sur Paris, je ne peux m’empêcher de penser aux 40° degrés de Tunis…Je sais ce n’est pas le paradis non plus mais avouez que ça a le mérite d’être appelé l’été au moins, parce qu’ici je ne vois pas trop comment je pourrais appeler cette saison…l’été indien ? Non ça c’est plutôt en Amérique. J’opterai pour l’été ‘rentre chez toi’…Et à propos j’y serai bientôt. J’en suis d’ailleurs toute excitée et quand j’y pense j’ai le cœur qui bat et je suis un peu submergée par des sensations bizarres. Pourtant cela ne fait pas longtemps que je suis partie, seulement quelques mois mais que voulez vous, je suis quelqu’un d’assez sensible…il paraît en tout cas. Mais disons que s’il y a une seule chose me gâche mes belles idées de cet été 2008…C’est bien la saison des mariages, fiançailles et tutti quanti. Avant même mon retour j’ai déjà mon agenda over booké par des soirées jeunes, diners, outiya, khotba, etc… « Attendez, je vérifie, alors on pourra se voir soit la semaine du 11 Aout, soit celle du 21 Juillet » Oui ben parce que ce genre d’événement se fête par semaine…On appelle ça une fête de ‘7 jours et 7 nuits’. Et bien sur, il n’y a pas moyen d’y échapper. Parce que on aime faire plaisir au final, parce qu’on est obligé des fois, et surtout parce qu’il y a ma mère qui me tire la tronche quand je dis que je ne veux pas y aller. Et dans mon agenda de « saison des amours 2008 », j’aurais raté le seul mariage auquel j’aurais réellement aimé assisté, celui d’une de mes meilleures copines. Je serai quand même bien punie, puisque je devrais assister à tous les autres…7 en tout.
7 occasions pour te rappeler que tout le monde est entrain de trouver son âme sœur mais que toi tu ne la trouves pas, 7 occasions d’entendre la fameuse phrase ‘el 3a9ba lik’…bon multiplié par une bonne vingtaine de fois par soirée. Et si on fait le compte avec une moyenne de 2 soirées par couple marié, je l’écouterai plus de 200 fois cette phrase. Et niveau réponse, on n’a pas trop le choix, cela varie entre « 3aychek » et « in challah ». Moi j’aurais aimé pouvoir répondre « si je trouve celui qui le mérite » ou mieux « de quoi je me mêle », ok j’avoue c’est méchant. Vous aurez aussi droit à l’histoire de la rencontre du couple racontée pour la énième fois : Il l’a rencontré dans la soirée de son meilleur ami, elle venait d’annuler ses fiançailles avec l’homme que lui avait choisi sa mère, elle l’a rencontré sur les lieux du travail alors qu’il était en instance de divorce, il l’a vu dans le super marché avec une amie d’enfance…et tu en as de toutes les couleurs, que de belles histoires, que des happy end…quoi que je doute fort que le mariage soit une fin agréable en soi. Je suis plus pour le partage, la passion, la complicité et…éventuellement le mariage. Et depuis peu je commence à croire à ma propre théorie, que j’ai inventée moi-même. Pour être plus précise, c’est une théorie à deux bases : certaines personnes ne sont pas faites pour les relations durables. Comme pour l’art éphémère ou durable, comme pour les expositions temporaires ou permanentes, comme pour les contrats CDD ou CDI, il existerait bien des personnes qui ne sont faites que pour vivre des relations à court termes- bien sur le mot court est relatif, puisque un, deux ou trois ans c’est peu comparé à toute une vie-la plupart du temps ces relations sont parfaites, intenses, agréables et passionnantes. La deuxième base, dit qu’à partir de la première, on constaterait que ce genre de relation se termine toujours soit d’une façon tragédique, soit d’une façon très ambiguë. On ne sait pas pourquoi, ni comment, ni quand est ce que ça a commencé à dériver et on ne cesse de se torturer l’esprit à coups de questions sans réponses…j’en suis donc arrivée à conclure et à trouver la seule explication qui réponds à pratiquement toutes mes questions : certaines personnes ne sont jamais au bon moment, dans les bonnes conditions. En général, cela s’exprime par une question d’âge, de distance, de liberté… cela peut aller jusqu’au plus petit détail, qui peut être insignifiant mais qui donne une idée sur si vous appartenez à ce genre de personnes ou pas. Comme par exemple, quand vous êtes souvent bien habillée, le teint frais, les cheveux propres, et sentant un léger parfum, mais que le jour ou vous rencontrez LA personne qui vous plaît tant vous ne ressemblez rien, cela fait quatre jours que vous ne dormez que 2h à cause d’un foutu rapport à rendre et pour la même raison, vos cheveux sont sales et vous êtes en jogging qui fait 2 fois votre taille. Pour conclure, si vous êtes chanceuses, vous ne vous reconnaitrez dans aucune de ces deux catégories, si vous ne l’êtes pas, vous vous serez reconnue dans l’une des deux et si vous êtes comme moi, vous vous reconnaitrez dans les deux.

dimanche 5 avril 2009

Hier encore j'avais dix huit ans


Sur une musique endiablée, des sons latins et des rythmes sensuels…un espace enfumé…et l’odeur de la cigarette qui me montait à la tête…je l’observais. A peine dix huit ans, si beau, si attirant, si infantile et pourtant si ‘homme’. Un regard vif, je ne saurais dire séducteur ou innocent, ou peut être les deux à la fois…Et moi, avec mes trente ans, je ne trouvais plus mes mots, j’étais chamboulée par cette beauté insolente, cette confiance en soi insultante, et je me sentais un peu mise à nue, comme s’il avait descellé mes points faibles…non, pas « comme si », il les avait descellé ces points faibles et il adorait ça… me contrôlait par ça. Sur cette musique endiablée, j’ai été entrainée sur la piste de dance pleine à craquer. Ses mains parcouraient les courbes de mon corps au rythme du son sud américain et avec l’énergie de ses vingt ans, me faisait tourner et retourner, me regardait droit dans les yeux, respirait tout près de mon cou et de mon oreille…J’étais toute tremblante, ma respiration haletante et un peu maladroite. Il adorait la salsa cubaine, et toute la sensualité qui accompagnait cette danse … Une danse qui s’était terminée par un baiser gentiment déposé sur ma main après avoir fait arrêté ma respiration à deux reprises. Il oscillait entre le gentleman avec son baise main, ses paroles toujours polies et le séducteur avec son regard, parfois ses provocations ou au contraire son innocence cachée. Et je n’avais pas osé faire ce pas, pour lui montrer à quel point il me perturbait…je me contentais d’être là, de sortir avec lui dans des endroits à la mode et branchés avec ses amis aussi jeunes que lui…et pourtant je ne me sentais pas si en décalage, j’étais devenue plus mature, plus mure avec l’âge oui, mais j’avais gardé cette folie en moi, cet esprit nonchalant, ce regard vers le futur interrogateur mais si plein de rêves. J’étais encore prête à faire une chorégraphie de folle sur « Alexandrie, alexandra », à passer des heures et des heures à écouter de la musique, à découvrir de nouveaux talents, sans me dire que j’ai plus important à faire. J’étais encore prête à faire des canulars à mes amis, à rigoler d’un rire fort et franc et j’ai recommencé à écouter « mes amis, mes amours, mes emmerdes » sans mélancolie…j’ai retrouvé un bonheur perdu, avec une pointe de nostalgie certes, mais j’étais heureuse de l’avoir retrouvé et je n’étais pas prête à le lâcher une seconde fois… j’avais seulement peur de reperdre ces moments si je m’éloignais de lui…et pour dire vrai, je n’avais pas envie de m’éloigner de lui, parce que je me sentais si bien et parce que je n’avais aucune idée de où cette aventure allait m’emmener mais que j’avais envie de la tester, d’aller jusqu’au bout…et puis M####, parce que des fois il me manquait ou plutôt tous les jours il ma manquait. Parce que rien n’était préétablit avec lui, tout était aléatoire, tout était bohémien. J’adorais plonger dans son monde, me sentir belle, jeune, insouciante, fraîche comme l’été, comme si mes journées duraient 38 heures et mes nuits infinies. J’adorais parler de longues heures avec lui, tard la nuit, m’allonger près de lui et regarder le ciel en fumant une cigarette et en écoutant des classiques des années 80. J’adorais découvrir avec lui les nouveautés techniques et technologiques, les lois de l’informatiques, les passe temps favoris de ceux de son âge, et parler encore de mathématique et de physique. Et pourtant, aujourd’hui je suis si loin de lui, j’ai fais le choix de partir, de sortir de cette embrume et de ce rêve éveillé…j’ai choisis de faire face à mes trente ans et de garder en tête tous ces beaux moments, tous ces souvenirs, d’en faire mon guide de la vie…toujours sourire, attendre le meilleur parce que le meilleur est toujours à venir pour les moins de vingt ans. Et j’ai gardé en tête ce regard troublant, provocateur et si intelligent…j’ai emporté avec moi ces baisers sur mon front, sur ma main, sur mes joues et le meilleur celui déposé le dernier soir ensemble sur mes lèvres…

mercredi 1 avril 2009

Sur la piste


Dans un bar Hip Hop en plein Paris, un mardi soir vers les coups de 23h, elle était assise à une table pas très loin du dance floor. Elle était toute seule, avec son stylo, son papier comme à son habitude… Partout où elle allait, elle prenait le temps d’écrire, de décrire ce qu’elle voyait, ce qu’elle éprouvait ou ce qu’elle constatait. L’endroit n’était pourtant pas approprié…Les gens se déchainaient sur la musique ‘R and Be’ des lieux et les jeunes de vingt ans dessinaient des tableaux sur la piste qui lui donnaient terriblement envie d’aller les rejoindre et de rafraîchir sa mémoire et son corps. Elle avait oublié tous les pas de danse qu’elle avait appris et inventé durant ses cinq années de cours et elle les regardait émerveillée mettre le feu sur un remix de « My love » de Justin Timberlake…Elle adorait surtout les duos qu’ils faisaient en couple, la fille toujours aussi sexy et aussi chiante dans ses mouvements et le jeune homme toujours aussi séducteur et galant à travers ses pas et ses regards. Des corps qui ne se touchaient que quelques secondes…un demi temps peut être, parfumé par des caresses furtives et fuyantes, des simulations de gestes de quotidien, des mouvements bien étudiés…c’était impressionnant. Elle se demandait ce que cela pouvait donner si elle rejoignait la piste, son cœur battait mille à l’heure rien qu’en y pensant…elle n’osait pas le faire. Et malgré sa façon de bouger même assise qui en disait long et les invitations de plusieurs jeunes garçons, elle resta assise à observer cette foule. Ils bougeaient pratiquement ensemble comme s’ils étaient synchronisés ou qu’ils répétaient des chorés complémentaires. Le DJ enchaina sur un autre tube de Justin remixé, l’euphorie était à son comble et une battle commençait à se mettre en place. Elle n’avait jamais assisté à ça auparavant et c’est par pur hasard qu’elle s’est retrouvée dans cet endroit…elle se leva pour aller voir de plus près. Elle se faufilait entre les spectateurs pour se rapprocher de la ronde. Ce n’était finalement pas une vraie battle. C’était plutôt des prestations personnelles et personnalisées, que chacun faisait tout seul ou en duo devant tout le monde. Pendant une minute ou deux, un des danseurs se retrouvait au milieu de la piste acclamé par la foule, comme pour montrer ce dont il était capable…Elle se mit en première position, applaudissant les prestataires, sifflant les mouvements les plus complexes…Elle était en transe quand il se plaça au beau milieu de la piste…c’était alors Lumidee qui chantait la version R an Be de « she’s like the wind »et lui, il était comme dans ses rêves, mélangeant des regards coquins et des pas très techniques avec une pointe d’humour dans ses gestes, une sensualité déroutante…Il rivaliserait avec Wade robson et pas seulement qu’en danse. Elle n’applaudissait plus, ne sifflait plus…elle se contentait de le regarder en hochant de la tête et en se déhanchant sur place. Il allait repartir dans la foule quand cette dernière l’acclama à nouveau pour prolonger son show. Il se retourna. Son regard croisa le sien…elle fut comme foudroyé. Il afficha un sourire coquin et la tira vers lui d’un mouvement rapide. En moins de deux secondes elle était en face de lui, leurs deux visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Il lui murmura dans son oreille : « I got the feeling that you are a good dancer…show me what know »