
Sur une musique endiablée, des sons latins et des rythmes sensuels…un espace enfumé…et l’odeur de la cigarette qui me montait à la tête…je l’observais. A peine dix huit ans, si beau, si attirant, si infantile et pourtant si ‘homme’. Un regard vif, je ne saurais dire séducteur ou innocent, ou peut être les deux à la fois…Et moi, avec mes trente ans, je ne trouvais plus mes mots, j’étais chamboulée par cette beauté insolente, cette confiance en soi insultante, et je me sentais un peu mise à nue, comme s’il avait descellé mes points faibles…non, pas « comme si », il les avait descellé ces points faibles et il adorait ça… me contrôlait par ça. Sur cette musique endiablée, j’ai été entrainée sur la piste de dance pleine à craquer. Ses mains parcouraient les courbes de mon corps au rythme du son sud américain et avec l’énergie de ses vingt ans, me faisait tourner et retourner, me regardait droit dans les yeux, respirait tout près de mon cou et de mon oreille…J’étais toute tremblante, ma respiration haletante et un peu maladroite. Il adorait la salsa cubaine, et toute la sensualité qui accompagnait cette danse … Une danse qui s’était terminée par un baiser gentiment déposé sur ma main après avoir fait arrêté ma respiration à deux reprises. Il oscillait entre le gentleman avec son baise main, ses paroles toujours polies et le séducteur avec son regard, parfois ses provocations ou au contraire son innocence cachée. Et je n’avais pas osé faire ce pas, pour lui montrer à quel point il me perturbait…je me contentais d’être là, de sortir avec lui dans des endroits à la mode et branchés avec ses amis aussi jeunes que lui…et pourtant je ne me sentais pas si en décalage, j’étais devenue plus mature, plus mure avec l’âge oui, mais j’avais gardé cette folie en moi, cet esprit nonchalant, ce regard vers le futur interrogateur mais si plein de rêves. J’étais encore prête à faire une chorégraphie de folle sur « Alexandrie, alexandra », à passer des heures et des heures à écouter de la musique, à découvrir de nouveaux talents, sans me dire que j’ai plus important à faire. J’étais encore prête à faire des canulars à mes amis, à rigoler d’un rire fort et franc et j’ai recommencé à écouter « mes amis, mes amours, mes emmerdes » sans mélancolie…j’ai retrouvé un bonheur perdu, avec une pointe de nostalgie certes, mais j’étais heureuse de l’avoir retrouvé et je n’étais pas prête à le lâcher une seconde fois… j’avais seulement peur de reperdre ces moments si je m’éloignais de lui…et pour dire vrai, je n’avais pas envie de m’éloigner de lui, parce que je me sentais si bien et parce que je n’avais aucune idée de où cette aventure allait m’emmener mais que j’avais envie de la tester, d’aller jusqu’au bout…et puis M####, parce que des fois il me manquait ou plutôt tous les jours il ma manquait. Parce que rien n’était préétablit avec lui, tout était aléatoire, tout était bohémien. J’adorais plonger dans son monde, me sentir belle, jeune, insouciante, fraîche comme l’été, comme si mes journées duraient 38 heures et mes nuits infinies. J’adorais parler de longues heures avec lui, tard la nuit, m’allonger près de lui et regarder le ciel en fumant une cigarette et en écoutant des classiques des années 80. J’adorais découvrir avec lui les nouveautés techniques et technologiques, les lois de l’informatiques, les passe temps favoris de ceux de son âge, et parler encore de mathématique et de physique. Et pourtant, aujourd’hui je suis si loin de lui, j’ai fais le choix de partir, de sortir de cette embrume et de ce rêve éveillé…j’ai choisis de faire face à mes trente ans et de garder en tête tous ces beaux moments, tous ces souvenirs, d’en faire mon guide de la vie…toujours sourire, attendre le meilleur parce que le meilleur est toujours à venir pour les moins de vingt ans. Et j’ai gardé en tête ce regard troublant, provocateur et si intelligent…j’ai emporté avec moi ces baisers sur mon front, sur ma main, sur mes joues et le meilleur celui déposé le dernier soir ensemble sur mes lèvres…
j'adore ta plume, c'est indéniable, mais je suis à chaque fois en émoi devant cette finesse de la description ce choix des mots, des expressions...
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