jeudi 30 juillet 2009

when the sun goes down


-Je peux vous aider Madame?
Elle hésita deux secondes avant de s'approcher du grand homme baraqué. Elle portait son vieux jean's, qui mettait certes son corps en valeur, mais qui datait de la dernière guerre et un débardeur pas vraiment très accrocheur. "Je devrais peut être revenir un autre jour...et puis non, j'y vais et tant pis si je ne suis pas prise, il doit y en avoir des milliers"
-Euh, l'autre jour en passant par ici, j'ai lu votre annonce et...je dois dire que j'ai besoin d'argent ces temps ci notamment pour payer mon loyer. Donc...En repassant aujourd'hui, je me suis dit pourquoi pas tenter ma chance.
"Son visage n'exprime aucune émotion. C'est un robot ou quoi ce mec? Comment il me regarde en plus...Je sais que ce n'est pas le dernier truc à la mode...mais bon...pas la peine de me scanner non plus"
L'homme bodybuildé fixait le joli décolleté de -B-, il resta silencieux quelques secondes encore puis répliqua:
-Vous avez déjà fait des boulots similaires?
-Similaires, oui on pourrait appeler ça comme ça, disait-elle en essayant d'arranger ses cheveux.
"Les filles qui postulent pour ce genre de travail doivent donner l'impression d'être sûres d'elles, il faut que j'ai l'air dynamique et bonne vivante."
Oui, j'ai plutôt le contact facile et puis j'apprends vite vous savez. J'ai déjà travaillé en tant que serveuse dans des restaurants connus comme "Le Sud", ou "Fourchette sur Seine" et aussi...
-Le monde de la nuit, c'est très différent. Ici, c'est à 200 à l'heure que ça marche.
Mais on a vraiment besoin d'une aide, et vous avez déjà le physique...Venez ce soir en spectatrice, demain, tu feras ton essai. Si tu t'en sors, tu seras prise 3 soirs par semaine et payée 400 euro la soirée.
Sur ces paroles, l'homme sans expression fit mine de s'en aller puis se retourna vers -B- :
-Demande un pass à Matias au bar de ma part, comme ça tu rentreras de l'autre côté...et puis surtout ne viens pas habillée comme ça.
Il était déjà loin, quand elle était entrain de le fusiller du regard.
"Il est où maintenant ce p***** de Matias

-T’as été prise au « king size » ? T’es sérieuse ?

-Pas tout à fait prise…à l’essai disons. Allez ce soir, c’est vendredi et je vais être derrière le comptoir pour la première fois. Tu m’accompagnes s’il te plait ?

-Je ne sais pas, moi j’ai promis à –A- de passer la soirée avec lui.

-Oh, mais tu passes toutes tes soirées avec lui, tous les weekends end, les jours féries, les after work et j’en passe, vous allez finir par vous étouffer l’un l’autre si vous continuez comme ça. Allez viens, je t’offre un cocktail. –B- mit l’accent sur la dernière phrase avec un clin d’œil qui voulait dire ‘et peut être plusieurs si tout se passe bien’

-Si la conso est offerte, alors d’accord. Je ramène -A- avec moi ?

-Si tu veux, en tout cas moi je te le dis, respire un peu au niveau de ton couple, sinon ça va partir en vrille. Tu m’aides à choisir quoi mettre pour ce soir ?

Devant le « King size »

Devant la porte d’entrée du club le plus branché de Paris, une queue énorme se dressait déjà, jusqu’à l’angle de la rue. –B- et –C- la contournèrent à coup de « excusez-moi » « pardon » « je travaille ici »

-C’est fou, à Paris tu passes ta journée à t’excuser, partout, dans le métro, dans la rue, dans l’ascenseur, t’es toujours là ‘pardon, pardon, pardon’ … pfff…bon, pardon monsieur, est ce que vous pourriez me laisser passer ? Je travaille ici et je suis en retard.

-T’as qu’à passer de l’autre côté, ici c’est l’entrée des clients à ce que je sache.

-Oui ben, la porte est fermée…et puis de quoi je me mêle. Allez viens –C-, on y est presque.

-Eh mademoiselle, mais je ne vous ai pas permis de me devancer, faites la queue comme tout le monde.

-Je viens de vous expliquer que je suis TRES en retard, alors à moins que vous soyez prêts à me payer mon loyer- ce que j’en doute fort- oui je vous devance et merci.

« Qu’est ce qui se passe par là, allez les deux demoiselles avancez et venez par ici » cria le videur juste au moment où le jeune homme en colère allait monter sur ses grand chevaux.

-Vous avez réservé ?

-Euh non, mais j’ai mon pass, je suis à l’essai ce soir…pour le boulot de bartender.

- C’est de l’autre côté le personnel, mais bon maintenant que vous êtes là, passez par ici. Par contre, votre copine là, je ne peux pas la faire rentrer, c’est déjà assez bondé à l’intérieur.

-Ah non, s’il vous plaît. On paiera l’entrée et elle se mettra au bar, juste devant moi.

« Tu vois, je t’avais dis que c’était une mauvaise idée » chuchota –C- « Vas-y toi, je t’attendrai à la maison »

-Bon, je la laisse entrer, juste pour cette fois ci, et t’as intérêt à l’avoir ce job, vu les dégâts que tu as déjà causé. Finit par dire le videur avec un petit sourire juste au coin des lèvres.

-Merci, merci, merci…Allez –C- souhaite moi bonne chance.

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